A.C.E. – assemblée générale

Association ACE - AG 2015

Association ACE – AG 2015

L’Assemblée Générale de notre association (constituée le 25/11/2014, déclarée en préfecture sous le n° W072002697) s’est tenue à la salle des Fêtes de Saint-Etienne de Serres le 10 janvier 2015, réunissant nombre d’adhérents et reconduisant le Conseil d’Administration constitué à l’origine, après approbation des comptes, des statuts et de la charte de fonctionnement.

Pour information, ci-dessous le rapport moral de la présidente de l’association, LC:

« Bienvenue à L’AG!

Dans ses vœux, M. le président du Conseil général propose une citation: « Le patrimoine d’un pays est par essence son identité culturelle et, qu’il soit grand ou petit, majestueux ou simple, matériel ou immatériel, il doit être conservé et avoir une signification pour toutes les générations futures » (Léo-Ming Pei, architecte)

« Est-ce qu’on peut imaginer le progrès sans croissance? Je trouve que cette question est essentielle, on ne mesure pas les dégâts que fait la croissance sur la beauté des paysages, sur la beauté des villes, sur notre environnement visuel. Il y a toute une pollution qu’on ne mesure pas et en même temps le vrai problème qui se pose à nos sociétés qui ne retrouveront jamais la croissance, c’est la question de la sobriété heureuse. » disait Bernard Maris, économiste , chroniqueur sur France inter et à Charlie Hebdo.

Cela s’applique aussi au parc de la Chirouse. Nous sommes d’accord avec eux mais nous rajouterons la formule ruskinienne « La terre est un majorat ». Notre bref passage sur terre ne doit pas abimer ce qui nous a été confié. ACE dont les buts sont de préserver l’environnement de la Chirouse et implicitement de lutter contre un projet d’éoliennes sur Pranles est heureuse de vous voir si nombreux. Les origines sont 5 personnes indignées parce que le maire et les conseillers municipaux de Pranles, forts de leur mandat d’élus, aient donné à un promoteur l’autorisation de réaliser les études nécessaires au développement d’un projet éolien. Cela dans des conditions bien étrangères à celles d’une démocratie participative que beaucoup de citoyens auraient appréciée avant cette décision.

Ajoutons que ce projet, projet industriel dont l’importance et l’impact sur la commune sont, à notre connaissance, une première, n’a fait l’objet d’aucune consultation et n’est que le fruit de la proposition d’un seul promoteur. Il a été décidé par le «collectif» qui s’en est suivi de réclamer que cette «mise devant le fait accompli» soit revue avec une demande de moratoire : suspendre cette décision aurait pu permettre le temps de la réflexion, d’évaluer les principaux impacts… Bref de prendre une décision «en connaissance de cause», au-delà de l’alléchante perspective des peut-être 30 000 euros annuels de rente pour les finances communales et surtout de considérer la population. Le moratoire a été rejeté à chaque Conseils Municipaux, malgré le poids de toutes les signatures.

Je remercie tous ceux et celles qui ont signé, amis, parents, voisins, amoureux inconnus usagers de la Chirouse, 127 indignés par cette étrange pratique: une équipe d’élus qui privilégie un promoteur au détriment de sa population. Tous ces signataires ne sont pas des «anti-éoliens», ils sont de vrais et essentiels démocrates, qu’ils soient encore remerciés pour leur engagement et leur soutien.

A la suite du Collectif, ACE est née. Il reste encore un peu de collusions; du temps du collectif on pouvait cocher la case adhésion et moratoire. Pour faire partie d’ACE, il faut adhérer en cotisant, pour permettre son modeste fonctionnement matériel.

ACE a travaillé selon plusieurs axes :

 Les documents et papiers

 Le solide, le dur

 Le vivant

 Les documents et papiers :

Nous avons effectué bien sur un balayage des outils réglementaires et associatifs au plan national. Au plan local, Nous avons travaillé particulièrement sur deux documents officiels: le schéma régional éolien (2012), la charte du PNRMA (même date). Ces deux documents attestent bien de nombreux dysfonctionnements dans le projet de Pranles. Nous avons aussi travaillé sur la légalité, notamment, la loi Brottes qui modifie les processus en accélérant et facilitant la mise en place de parcs éoliens. C’est nouveau, il y a encore peu de jurisprudences. Difficile de bénéficier  des conseils des «anciens» : nous débroussaillons!

Loi montagne, décentralisation, loi paysage, chartes européenne, intercommunalité… Nous avons travaillé bien évidemment sur le document «non contractuel » fourni par Saméole, et consultable en mairie. Nous avons constaté  des incohérences si grossières qu’on a du mal à croire au sérieux de cette société. Nous avons travaillé  encore sur les questions financières et économiques (rapport sur les ER 2014), coût du rachat d’électricité, gains réalisés, et découvert le milieu financier obscur de l’éolien. Nous avons aussi travaillé sur le matériel, sa technologie, sa fabrication, ses performances, son transport mais aussi ses fragilités, ses nuisances etc. Toutes ces approches ont fait de nous des amateurs exercés mais sans présomptions !

 Le dur, le solide

La haut, on n’est pas pareil, on laisse aller son cœur. Le site est tellement spécifique, particulier…. Géologiquement nous avons un cas de «relief inversé», comme le plateau du Coiron… mais en petit! C’est l’unique cas dans l’enceinte du PNR et il est retenu dans le cadre de l’inscription «Géopark» (on a lu attentivement la charte Géopark UNESCO).

Imaginez le vieux dragon de laves harponné de huit lances plantées dans l’échine, et nous nous rapprochons émotionnellement de Melville. Du brave dragon surgissent et sourdent quantité  de sources qui alimentent Pranles et donnent naissance au Boyon, ses flancs abritent des habitats séculaires.

Dans le grand paysage, la Chirouse est visible et reconnaissable par ses deux éminences: Peyraurèle et Piéroulet. De la haut, on voit le Gerbier, le Mézenc, le massif du Vercors et derrière le mont Blanc et vers le sud, le mont Ventoux.

Une carte en volume restitue le site avec les éoliennes et accessoirement une vache, histoire de donner la proportion. Une autre carte de visibilité d’au moins une éolienne a été aussi élaborée. Elle confirme l’impact paysager incontournable de ces installations pour tous, habitants , voisins et visiteurs du secteur. Ces deux cartes sont consultables sur alerteole.fr.

Une flore spécifique existe, il reste à en confirmer la protection ou la rareté. Ce travail ébauché est à approfondir, à la belle saison. Le site est en ZNIEFF2 et 1 partiellement + site Natura 2000 B6

 Le vivant

La aussi, il y a du travail à faire : la genette y est attestée. Mais nous n’avons que peu d’éléments. Des chauves-souris s’y reproduisent et  nichent. La ZNIEFF1 de Charbonnouse signale des «petits rhinolophes». L’impact des éoliennes serait très négatif sur leur domaine de chasse.

Pour ce qui concerne le gibier et les réserves cynégétiques, elles pâtiraient aussi des éoliennes, alors que le plateau est un parcours de chasse assez exceptionnel notamment pour le lièvre. Une véritable enquête publiée manque.

Alors que pour ce qui concerne les oiseaux, il y a abondance de documentation. Le plateau est transversal à un vaste couloir de migrations survolant l’Escrinet. Il nous reste à approfondir  ce domaine en restant attentifs sur des variétés d’oiseaux, en particulier le milan royal et l’aigle de Bonelli, observés sur le site.

Pour les humains et leurs commensaux (bétail, animaux domestiques…) les risques sanitaires   existent et sont attestés par divers rapports. L’académie de médecine préconise une distance  entre habitat et éoliennes supérieure à 1 km. La loi Brottes, elle, autorise une distance minimale de 500m.

C’est selon ce périmètre que sont positionnées les éoliennes de la Chirouse. 41 résidences principales sont à entre 500 et 1000 m et vont prendre de plein fouet bruits et infrasons. 47 maisons sont dans un périmètre de 1,5 km, cela représente pratiquement la moitié de la population de la commune (48%). Pour l’anecdote, 5 logements de conseillers municipaux sont dans le lot!

Peut-être que la mise en danger de la population  fait partie  des prérogatives du service public qui octroie les droits d’implantation et d’exploitation? Pourquoi ne pas appliquer ici le principe de  précaution tant invoqué ailleurs? Les humains de Pranles sont ils moins considérables?

Tout ceci, nous l’avons appris par 4 mois de recherches… Le temps d’un moratoire! Nous nous posons encore de nombreuses questions sur des points multiples. Nous avons été un peu perturbés et retardés par quelques chicanes sans objet.

Perspectives: pour nous, la population doit outrepasser dès maintenant  le choix des élus (qu’elle a désignés) et doit par elle-même se donner les moyens de lutter contre ce projet Saméole.

 Rester vigilants et réactifs

Depuis le 25 novembre, nous n’avons plus de nouvelles de Saméole ni de l’avancement  ou non du dossier, le peu d’information diffusé à ce jour restant sibyllin et difficile à décrypter. Hormis  copie du courrier transmise par la mairie, nous ne savons rien de plus.

Voici lecture de ce courrier et je vous invite à tirer toutes les conclusions que vous voudrez.

«Dans le cadre de l’actualisation des avis administratifs nécessaires à la détermination du potentiel de développement d’un projet éolien sur votre territoire communal et compte tenu de l’allongement de la procédure de traitement par les organismes concernés, certaines pré-consultations demeurent à ce jour sans réponse et ce , malgré plusieurs relances de la part de notre société.»

Ainsi, compte tenu du stade actuel de pré-projet éolien sur la commune de Pranles, nous vous demandons de bien vouloir reporter la réunion d’information initialement prévue le 25 novembre 2014 à une date ultérieure, date qui sera fixée à votre convenance dès obtention de l’ensemble des avis requis, l’objectif étant lors de cette rencontre de communiquer et échanger à partir de données les plus précises  et complètes que possibles » Restez donc réactifs  et mobilisés pour quand quelque chose va se déclencher… on ne sait pas quand ! L’information publique transmise à ce jour restant à peine allusive.

 Communiquer

Communiquer , rencontrer et informer, alerter tout le monde. Plusieurs idées émergent: un après midi de réflexion et de présentation ouverte à tous? des conférences, par exemple sur la géologie, les risques sanitaires….etc?; des affiches? des articles dans la presse? convoquer les médias? animer encore plus le site? tweeter? Nous disposons aujourd’hui de possibilités formidables, utilisons-les au mieux pour qu’il n’y ait pas d’éoliennes sur le site de la Chirouse à Pranles.

 Poursuivre l’inventaire

Il faut poursuivre l’inventaire afin de se réserver le luxe de l’argumentation objective. Cette nébuleuse de thèmes que j’ai évoqués auparavant  demande encore et toujours à être approfondie et rattachée au territoire d’implantation des éoliennes. Nous comptons sur les ressources intellectuelles et scientifiques locales (celle-ci sont très négligées par les instructeurs des dossiers, alors qu’il y a tant de compétences !) Je vous invite à collecter, selon vos préférences et participer aux commissions qui seront  représentées au CA de l’association.

Je vous remercie »